La place du bio sur le Drive

24/01/2022

Depuis maintenant quelques années, et ce renforcé par la crise sanitaire, le comportement des consommateurs change et fait apparaître de nouvelles habitudes de consommation.

Avec les confinements répétitifs, les Français ont acheté plus de nourriture qu’en temps normal. Dans ce contexte, l’alimentaire bio se retrouve parmi les gagnants. En effet, les produits bio ont vu leurs ventes monter en flèche depuis le début de la crise sanitaire. Selon le baromètre annuel réalisé pour l’Agence Bio, le marché du bio a attiré 15 % de nouveaux consommateurs en 2020.

Profitant de son ancrage territorial et de sa réputation d'être « bon pour la santé » le bio remplit les paniers des consommateurs et devient une réelle tendance dans les habitudes de consommation.

La présence du bio sur le web

Un petit milliard d’euros, c’est approximativement le chiffre d’affaires annuel que les produits bio, vendus sur le web, représentent aujourd’hui en France.

Selon Iri, le bio truste aujourd’hui 8,6 % ventes des produits alimentaires réalisées via l’eCommerce. C’est 3,5 points de plus que le poids du bio tout circuits de grandes surfaces confondus, où il pèse 5,1 %.

Les ventes de produits bio explosent sur le web. +41% sur la dernière période de 12 mois arrêtée à la mi-mars 2021. Cette croissance est notamment due aux sites de livraison à domicile et au Drive au sein desquels les produits AB représentent respectivement 14% et 15% des ventes de PGC et de produits frais LS.

Le client bio

Comme dit précédemment, les familles avec enfants font partie des principaux consommateurs de produits bio sur le Drive. Aux côtés des familles, de nouvelles typologies de consommateurs sont apparues depuis un an, avec des foyers plus petits, des jeunes, des retraités…

Le consommateur de bio a généralement une réelle appétence pour la catégorie ce qui rejaillit à travers son panier comptant jusqu’à 10 à 15 références bio en même temps.

L’aspect environnemental et le « mieux manger » semble aujourd’hui attirer un large public !

Comprendre le marché eCommerce des produits bio

L’histoire des produits bio n’est pas si simple. En effet, trois marchés dans l’eCommerce de produits bio se distinguent.

D’un côté, le marché porteur et ultra dominant (780,5 millions d’euros selon Iri), assuré par les grandes surfaces généralistes tiré par le Drive. Cette réussite est principalement due aux familles dont les enfants n’allaient plus à la cantine et se retrouvaient donc le midi à devoir manger à la maison. Recherchant des aliments dit « sains », le bio a vu ses ventes croître de manière fulgurante sur le Drive.

D’un autre côté, celui plus discret (157,2 millions d’euros) des sites spécialisés tels que Biocoop, Biomonde, l’Eau vive ou encore La Vie claire, qui ont pour le moment une présence mineure sur la Toile. En effet, ces dernières années, les spécialistes ont préféré se concentrer sur le développement de leurs réseaux au profit des rachats en cascade, des investissements logistiques ou encore au profit de l’amélioration des magasins et de l’offre. Le eCommerce n’était pas encore prioritaire dans leur stratégie.

Et enfin, les pure players qui existent depuis désormais quelques années et tirent leur épingle du jeu, tels que Greenweez, Wébécologie, Le monde du bio ou encore Natoora.

Les challenges et enjeux

Si les spécialistes du bio en ligne sont sur la pente ascendante. Le mouvement, amorcé depuis plusieurs années, s’est accéléré avec la pandémie.

Malheureusement, certains acteurs ont été pris de cours et doivent maintenant rattraper leur retard.

Plusieurs limites entrainant des enjeux importants sont ressorties tels que le manque à l’appel de certains produits tels que les produits frais traditionnels (fruits, légumes, viandes) faisant référence à des problèmes de logistiques mais également des problèmes dans les frais de logistiques.

Les spécialistes ainsi que les pure-players se voient ainsi fassent à un certain nombre de challenges et d’enjeux à affronter :

  • Les distributeurs spécialistes du bio étant en retard sur le drive, ont dû se lancer de manière urgente sur le drive et continue sur cette lancer afin d’offrir plus de solutions à leurs clients.
  • Les prix sont généralement plus élevés qu’en GMS physique.
  • L’offre reste parcellaire face à la demande, besoin de combler l’ensemble des besoins de consommation afin de séduire à la fois un public déjà conquis par le bio, mais également les consommateurs classiques.
  • Des acteurs modernisent leurs services avec de nouveaux partenariats pour gagner en qualité.
  • Améliorer la logistique du frais qui est une des faiblesses principales du secteur bio sur le Drive.
  • Améliorer la présence bio sur des secteurs sous-représentés comme les produits frais traditionnels, les fruits et légumes et le vrac.

LES CHIFFRES CLES À RETENIR

  • 937,7 M € : les ventes de produits bio en eCommerce, à + 41,1 % en un an. (Source : Iri)
  • Le bio représente 8,6 % ventes des produits alimentaires réalisées via l’eCommerce. (Source Iri)
  • 26% : Taux de pénétration de l’achat en ligne de produits bio sur les sites généralistes. (Source : Kantar)
  • 9,10 € le montant dépensé par acte d’achat online de produits alimentaires bio chez les généralistes (Source : Kantar)
  • 10 % des consommateurs de bio achètent au moins une fois par mois des produits bio sur internet hors drive de grande distribution (Source : Agence bio)
  • 15 % achètent au moins une fois par mois des produits sur les sites web des magasins spécialisés bio (Source : Agence bio)
  • 26 % achètent au moins une fois par mois des produits bio sur les sites drive de la grande distribution (Source : Agence bio)

Ainsi, le Drive est le circuit où les produits issus de l’agriculture biologique sont, en proportion, les plus représentés.

Avec l’appétence des consommateurs pour la vente en ligne et une consommation tendant vers le « manger sain », le potentiel d’exploitation pour les produits bio sur le Drive est grand !

Cependant, quelques questions restent en suspens de la part de plusieurs consommateurs. Les produits bio sont-ils vraiment meilleurs ? Vaut-il la peine de payer plus cher ?

Bien que le bio ait un beau potentiel sur le Drive, et a connu de manière générale une augmentation de 15% de ses consommateurs, certains restent freinés dans leur consommation bio.

Le bio va-t-il continuer de conquérir ou est-il finalement en train de s'essouffler ? Affaire à suivre...

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