Le Quick Commerce ou la nouvelle révélation 2021 dans le secteur de l’alimentaire.
1. D’où vient ce concept ?
Avec la pandémie du Covid19 et le changement dans les habitudes de consommation, les besoins et les comportements des consommateurs ont pris un chemin totalement différent d’avant et irréversible dans le futur.
De nombreuses entreprises ont vu une réelle opportunité face à cette révolution.
Avec de nombreux confinements successifs, et l'incertitude qui en résulte, les Français préfèrent désormais faire leurs courses en ligne, commander des produits locaux et prioriser la livraison rapide des produits de première nécessité.
De cette évolution des comportements et des habitudes, s'est développée cette nouvelle tendance : le Quick Commerce, la livraison express des courses en moins de 15 minutes.
Le Quick Commerce n'est pas réellement né de la pandémie mais a plutôt connu un coup de boost grâce à cette dernière. Déjà en 2014, ce business model existait avec pour pionniers Getir (Turquie) et Rohlik (République-Tchèque).
La crise du Covid19 a accéléré le développement de cette tendance plus vite qu'on aurait pu l'imaginer auparavant.
2. Comment cela fonctionne ?
Le Quick Commerce est un modèle de livraison express basé sur un système de dark-stores, auquel seuls les livreurs ont accès, judicieusement répartis dans les zones urbaines possédant une forte densité de population. Étant alimentés de 500 à 5 000 produits, ces mini-supermarchés permettent aux livreurs de s’armer de la commande et d’atteindre la porte des clients en seulement quelques minutes. Ces dark-stores ont la triple casquette : distributeur-entrepôt-supermarché.
A date, les quick-commerçants s'approvisionnent majoritairement auprès de centrales d'achat, mais commencent à passer en direct avec les marques, afin de réintégrer une partie de la marge. Utile dans un business non-rentable.
3. Qui sont ces acteurs ?
Le marché étant en pleine expansion, les acteurs sont de plus en plus nombreux.
Voici une liste non-exhaustive d’importants acteurs du Quick-Commerce :
- Cajoo : entreprise française lancée en février 2021, implantée dans les grandes villes françaises (Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Montpellier, Toulouse…) - rachetée par Carrefour en septembre 2021 ;
- Dija : entreprise fondée au Royaume-Uni en décembre 2020, présente à Londres et à Paris ;
- Frichti : entreprise française lancée en 2015 spécialisée dans les plats préparés et kits à cuisiner. L'entreprise a étendu son offre vers celui d'un super marché, tout en gardant un positionnement épicerie premium ;
- Flink : entreprise allemande qui s’étend en France, aux Pays-Bas ;
- Gorillas : entreprise fondée en Allemagne et implantée en Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, France… ;
- Getir : entreprise fondée en Turquie en 2015 et financée par de grands fonds mondiaux, considérée comme licorne, et qui s’étend partout en Europe (Londres, Berlin, Amsterdam, Paris…) ;
- Kol : entreprise fondée en France en décembre 2015 et principalement située à Paris ;
- La Belle Vie : lancée en 2015, le service est principalement disponible sur Paris et sa petite couronne, mais également toute la France avec un délai de livraison de 24 heures ;
- Mon-marché : lancée en 2017 et fondée à Rungis, elle livre ses clients principalement à Paris de produits frais ;
- Picnic : fondée aux Pays-Bas, elle cible principalement son pays d’origine, l’Allemagne et la France ;
- Rohlik : fondée en République-Tchèque, elle s’est également développée en Autriche et en Allemagne ;
- Weezy : fondée en 2019 au Royaume-Uni, et ciblant pour l’instant uniquement Londres mais prévoit de se développer dans le reste du UK ;
- Yandex.Lavka : service de livraison a été lancé en 2019 en Russie et en Israël, et prévoit prochainement de tester le marché français (Paris) ;
- Zapp : venue également du Royaume-Uni, elle propose ses services principalement à Londres pour le moment.
4. L’avenir de cette tendance
Le Quick Commerce s'est très fortement développé 2021, à grand coup d'ouvertures de dark-stores pour toujours mieux mailler le territoire urbain.
Toutefois, de nombreux enjeux sont face à ces nouveaux commerçants outre la rentabilité. Ainsi, ces nouveaux commerces qui n'en sont pas ne sont pas toujours bien accueillis au local. Quel riverain a envie de voir sa rue envahie de magasins fantômes, au détriment des commerçants de bouche ? Les autorités locales commencent déjà à saisir le sujet à bras le corps. Par exemple, dans le 17e arrondissement de Paris, il n'est désormais plus possible d'obtenir un permis pour un commerce dont 60% n'est pas destiné à l'accueil du public.
Plus discutée, la question de la rentabilité n'en demeure pas moins majeure et des effets de volumes sont nécessaires pour combler les pertes induites par le modèle.
Le marché du Quick commerce finira-t-il comme celui des trottinettes électriques et est-il amené à se re-concentrer ?
Will the winner take all ? Affaire à suivre…